Monsieur Leblanc, un de vos employés depuis 18 mois, entre dans votre bureau vous remettre un rapport hebdomadaire que vous lui aviez demandé. Voulant le reconnaitre, vous le remerciez chaleureusement, ce qui provoque chez lui un regard dubitatif. À sa sortie, vous vous demandez pourquoi votre commentaire ne semble pas avoir eu l’impact escompté.
Vous est-il déjà arrivé de prendre le temps de souligner les efforts d’un membre de votre organisation et d’avoir l’impression de rater votre cible ?
Vous n’êtes pas le seul. Au États-Unis, par exemple, 90 % des entreprises américaines affirment avoir mis en place des programmes de reconnaissance. Pourtant, 60 % des employés américains ne se sentent pas reconnus et seulement 30% sont réellement engagés dans leur travail (1).
Le coût du manque d’efficacité à mobiliser les employés américains est estimé entre 450$ milliards et 550$ milliards en perte de productivité annuelle (2).
En effet, les employés moins engagés sont plus à risque d’être moins productifs, d’accorder moins d’importance aux efforts discrétionnaires qui supportent les objectifs organisationnels en plus d’être une influence négative sur les employés engagés (3).
La bonne nouvelle est que le niveau de motivation et d’engagement d’un employé peut changer. D’ailleurs, ne vous est-il jamais arrivé d’observer un employé devenir plus ou moins engagé suite à l’arrivée d’un nouveau gestionnaire ?
Afin d’être plus efficace dans ses interventions de reconnaissance, André Savard, auteur de “Maîtriser la reconnaissance au quotidien”, propose un outil de personnalisation en fonction de chaque personne.
Il suffit de classer l’individu dans un des cinq profils types qu’il suggère et d’appliquer la stratégie de reconnaissance la plus propice à stimuler son engagement.
Le Conscrit:
Le distinguer : Celui qui va au travail à reculons et qui n’y trouve aucune motivation. Il ne fait pas preuve d’initiative et résiste à toutes demandes qui sort de sa description de tâches.
Le reconnaître: Il n’a pas envie d’être là. Remerciez-le donc ! Saluez la constance et la qualité de son travail, passez du temps avec lui et soulignez ses forces lorsqu’elles se manifestent.
Le Commando
Le distinguer : Il aime son travail, adore démontrer ses capacités et se mettre en valeur. Il est souvent plus attaché à sa profession qu’à l’organisation qui l’emploie. Il veut progresser professionnellement et le travail doit lui donner des occasions de le faire. Il apprécie être reconnu par les collègues et la direction. Il veut avoir son opinion à donner à propos de “comment” faire les choses.
Le reconnaître : Soulignez les bons coups que “lui seul n’aurait su faire”. Donnez lui des occasions de progresser et d’accroître ses compétences. Positionnez-le comme expert devant les autres. Fournissez-lui les meilleurs outils de travail disponibles. Laissez-lui la liberté de choisir “comment” faire les choses.
Le Mercenaire
Le distinguer : Il travaille très fort pour lui-même et ensuite pour la cause organisationnelle. Il veut réussir à tout prix, parfois même au dépend de l’intérêt général, a tendance à se comparer et à mettre en valeur les difficultés qu’il a surmontées. Dépasse généralement les objectifs et tient à le faire voir.
Le reconnaître : Donnez-lui des défis à sa hauteur. Mettre l’accent sur la difficulté de ses futures tâches. Remettez-lui des récompenses et privilèges associés à des réussites spécifiques. Créez un environnement de compétitivité autour de lui.
L’Officier
Le distinguer : Il participe activement à la réalisation de la mission de l’organisation et est conscient de son impact sur le résultat ultime. Il est d’abord loyal à l’organisation, et ensuite à sa profession. Il excelle dans les missions qui lui sont confiées.
Le reconnaître : Demandez-lui de représenter l’organisation à l’extérieur ou de siéger sur des comités. Démontrez votre confiance et votre estime en lui demandant son avis sur des thématiques qui sortent de son champs d’expertise direct.
Le Déserteur
Le distinguer : Travailler tous les matins s’avère une source de frustration et même d’agressivité. Ce qui le démotive, c’est tout simplement son travail chez vous. Il a un impact négatif sur tout le monde dans l’organisation.
La stratégie : Ne pas tolérer les comportements dysfonctionnels. Être très clair sur les attentes. Émettre un ultimatum pour changer… Ou pour quitter.
À la lecture des profils ci-dessus, êtes-vous déjà capable d’identifier certains de vos employés ou collègues de travail ?
Gardez en tête que la reconnaissance au quotidien est un excellent outil pour convertir les conscrits, les commandos et les mercenaires en officiers et pour conserver ceux que l’on a déjà.
L’implantation de cet outil simple dans l’organisation vous permettra de développer un avantage compétitif en terme de productivité, de support à la vision organisationnelle, de rétention de talents et même de bonheur au travail !
Samuel OSTIGUY
Associé, Coach en Leadership et Mobilisation d’équipe